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Child Christopher and Goldiling the Fair : Création de William Morris

Zoomer IIIF

IDENTIFICATION DE L'OEUVRE

Identifiant d'objet : inv_4751

Numéro d'inventaire : 2014.7.1

Titres d'objets : Child Christopher and Goldiling the Fair : Création de William Morris

Typologie : Livre

Personnes et organisations liées :

William Morris (1834 - 1896) (Imprimeur⋅euse)
William Morris (1834 - 1896) (Illustrateur⋅ice)

LIEUX ET DATES

Lieu de création ou d'éxécution : Royaume-Uni

Lieu d'utilisation : Royaume-Uni

Lieu d'édition : Royaume-Uni

Date de la production de l'objet : 1895

CARACTÉRISTIQUES MATÉRIELLES

Matières ou matériaux : papier

Technique : gravure en taille d'épargne sur bois, impression typographique

Nombre de pièces : 2 volumes

Dimensions :

Dimensions de l'objet : H. 11 cm L. 15 cm

DESCRIPTION

Observations : Livre : Child Christopher and Goldiling the fair de William Morris.
Cet ouvrage a été intégralement réalisé en 1895 par William Morris, artiste considéré à la fois comme le premier Designer de l'Histoire mais aussi comme le père de l'Heroic Fantasy, au sein de l’imprimerie et de la maison d’édition Kelmscott Press, à Hammersmit. Il s’agit d’une édition limitée tirée à 600 exemplaires (dont 12 sur vélin) d’un roman fantastique en 2 volumes (de 256 et 239 pages) réalisée et imprimée selon les préceptes de William Morris, soit à partir de papier artisanal sur une presse à bras, avec une police de caractères de sa création baptisée « Chaucer Type » de couleurs rouge et noir et illustrée de bois gravés représentant des motifs végétaux ou encore floraux, et des lettrines ornées.

Biographie de William Morris: Né à Walthamstow, le 24 mars 1834, William Morris est le troisième enfant d'une famille de moyenne bourgeoisie aisée d'origine galloise. Son père, William Morris, travaillait comme agent de change pour la compagnie Sanderson & Co. à la Cité de Londres ; quant à sa mère, Emma Morris, née Shelton, elle était la fille de Joseph Shelton, un professeur de musique à Worcester. Enfant délicat et studieux, il apprend à lire très jeune et s’émerveille devant les Waverley Novels de Walter Scott qui furent une impulsion pour ses poèmes d'inspiration médiévale. En 1840, sa famille s'installe à Woodford Hall. Il passe une partie de son enfance en plein air à observer la nature dans la forêt d'Epping. Il lit beaucoup et aime particulièrement les Mille et une nuits ou l'herbier de John Gerard. Ayant suivi l'enseignement donné par la gouvernante de ses sœurs jusqu’à l’âge de neuf ans, il entre ensuite dans une école préparatoire pour « jeunes gentlemen » de Walthamstow en 1843 où il travaillera médiocrement pendant quatre années. En 1847, son père décède, laissant la famille dans une grande aisance matérielle. L’année suivante, le jeune garçon entre alors à l'internat de Marlborough College, où son père avait payé pour qu'on lui réserve une place. Durant les trois années où il y reste, il tire peu de profit des leçons de français, de latin ou de mathématiques et ne prit goût qu'à l'architecture, grâce aux ouvrages de la bibliothèque, et un certain penchant pour l'anglo-catholicisme qui lui donne la vocation de devenir prêtre. Ses résultats sont toujours médiocres, aussi sa famille décide en 1851 de le retirer de Marlborough et de le confier aux soins d'un tuteur privé, le révérend F. B.Guy, plus tard chanoine de Saint-Alban, qui disposera d'une année pour le préparer à l'entrée à l'université. Suite à des études de théologie à Exeter College (Oxford), il songe d’abord à entrer dans les ordres, puis rencontre Edward Burne-Jones, passionné aussi par la création artistique. Mais c’est en lisant Thomas Carlyle, de Charles Kingsley et de John Ruskin qu’il décide de se consacrer à l’art. Étudiant en architecture, puis en peinture, il rencontre Dante Gabriel Rossetti et les artistes de la « Confrérie préraphaélite » en 1856, ce qui l’oriente vers les arts décoratifs, à la fois en tant que créateur et comme homme d’affaires. En 1859, il se marie avec le modèle Jane Burden, dont il a deux filles. Il meurt le 3 octobre 1896 à Hammersmith, Londres.

Carrière : Artiste complet, William Morris a été à la fois fabricant designer textile, imprimeur, écrivain, poète, conférencier, peintre, dessinateur et architecte britannique, célèbre à la fois pour ses œuvres littéraires, mais aussi pour son engagement politique, son travail d'édition et ses créations dans les arts décoratifs, en tant que membre de la Confrérie préraphaélite, qui furent une des sources qui initièrent le mouvement Arts & Crafts qui eut dans ce domaine une des influences les plus importantes en Grande-Bretagne au XXe siècle. Aussi, il consacra la fin de sa vie à l'édification de l'imprimerie et maison d’édition Kelmscott Press qu'il avait fondée en 1891. L'édition Kelmscott de 1896 des œuvres de Geoffrey Chaucer est aujourd'hui considérée comme un chef-d'œuvre de conception éditoriale. Son travail d’artiste et créateur d’objets de luxe destinés à une clientèle de grands bourgeois victoriens était cependant en contradiction avec ses aspirations socialistes et utopiques. Ce choix s’explique sans doute avec les théories socialistes de l’époque qui visaient à démocratiser l'art et ses savoir-faire sous toutes ses formes. William Morris fut par ailleurs reconnu en tant qu’auteur littéraire même si son premier recueil de poésie, The Defense of Guenevere, n’a pas obtenu beaucoup de succès, contrairement au suivant intitulé The Earthly Paradise et datant de 1870. Il fut traducteur de sagas islandaises, comme Sigurd the Volsung, et d’autres classiques. Considéré comme le père du roman fantastique, ses principales fictions romanesques sont A Dream of John Bull, The Well at the World’s End et l'utopie socialiste News from Nowhere, parue en 1890, mais aussi The story of the Glittering Plain, The Wood Beyond the World, The Well at the world's End et The Water of the Woundrous Isles. Il mit aussi son talent d’écrivain au service de ses convictions politiques, comme dans son ouvrage Les Arts décoratifs. Il fit son entrée en politique en 1876 en tant que trésorier de l'Eastern Question Association. En 1883, déçu par les libéraux, il rejoint les socialistes de la Social Democratic Federation, puis fait partie du groupe de militants qui fonde la Socialist League en 1884 pour s'opposer à l'orientation réformiste de la SDF, dissoute en 1890 à cause de conflits internes. Entre les années 1880-1890, William Morris parcourut la Grande-Bretagne en tant qu'activiste socialiste, alternant conférences et discours prônant l'amélioration de la qualité de la vie des travailleurs manuels, de la classe ouvrière tout entière, grâce à l'éducation et les loisirs, en particulier l'enseignement des arts appliqués. Il fut aussi un ardent défenseur de l'environnement et du patrimoine architectural. Partageant l’avis de John Ruskin, il s'engagea à ses côtés en faveur de la « non-restauration », diffusant l'idée que la restauration est une perte d'authenticité pour l'œuvre. A cet effet, il créa en 1877 la Society for the Protection of Ancient Building. Lors de l’Exposition universelle de Londres de 1851, William Morris avait été marqué par la laideur des objets présentés, due selon lui à la révolution industrielle qui avait standardisé leur fabrication pour des raisons de profit, au détriment de l’esthétique et de la qualité. Suite à cela, et s’étant auparavant chargé de la décoration intérieure de sa propre demeure, Red House, construite en 1859 par Philip Webb à Bexleyheath, il décida de créer en 1861 La firme Morris, Marshall, Faulkner & Co, avec l’aide de Ford Madox Brown, Charles Falkner, Burne-Jones, Rossetti et Philip Webb, obtenant rapidement une excellente réputation pour la fabrication de vitraux ainsi que pour sa production de papiers peints et textiles. Ses créations reflétaient les passions qu'il partageait avec ses amis préraphaélites, notamment Burne-Jones, tant pour les primitifs italiens que pour l'art du Moyen Âge, sans compter leur aversion commune pour la laideur du goût bourgeois victorien. Comme éditeur et imprimeur, William Morris était très exigeant pour la réalisation des 66 livres imprimés par sa Kelmscott Press, et la création de nouveaux caractères d’imprimerie. En effet, en recherchant un caractère lisible et élégant qui lui permette de se distinguer de la production éditoriale de l'époque, il devint, à soixante ans, créateur de caractères. Ayant fréquenté les bibliothèques et les manuscrits médiévaux dans sa jeunesse, il s’était beaucoup exercé à la calligraphie en recopiant textes et enluminures pour ses recueils. Il étudia par ailleurs les créations du vénitien Nicolas Jenson, dessinant lui-même des caractères, puis s'inspira finalement d'un proche de Jenson, Jacques Le Rouge, pour créer en 1891 le Golden Type, primitivement destiné à une édition de la Légende dorée. Puis, désireux de se rapprocher de modèles plus anciens, et influencé par son goût pour le médiéval, il créa une gothique arrondie, le Troy Type. Mais ce caractère se révélant trop massif pour son projet d'éditer les œuvres de Chaucer, il en dessina une version réduite, qu’il baptisa le Chaucer Type. Il chercha cependant à travailler une nouvelle police mais il ne parvint pas à l'achever. Ses travaux, repris par l'Ashendene Press, donneront le caractère Subiaco (1902). Ce n'est pourtant que plus tard que Morris apparaît comme l'initiateur des mouvements Arts and Crafts – arts décoratifs et artisanat d'art – en Grande-Bretagne et Outre-Manche.

DONNÉES HISTORIQUES

Mode d'acquisition : Achat

Dates et références de l'acquisition : 2013

RÉFÉRENCES

CRÉDITS

Crédits photographiques : MICG - Tous droits réservés

permalien - 05/08/2025 11:48:13 - PDF - Imprimer

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